• Saint-Hippolyte : la toiture de l'église restauréeLaissant passer l'eau de pluie, la toiture de l'église Saint-Hippolyte montrait de gros signes de fatigue. Des travaux de restauration ont été entrepris en urgence à l'automne 2019 et devraient s'achever cet été. Un dossier complexe pour la municipalité, initié dès 2014.

     

    Le chantier comprend la consolidation de la charpente et la réfection ponctuelle de la couverture en lauze sur le versant sud, mais aussi la réfection complète de la couverture en lauze sur le versant nord.

     

    Les travaux ont été réalisés par des entreprises locales et représentent un coût de 84 573,41 € TTC. La mairie a pu compter sur les subventions de la Direction régionale des affaires culturelles, du Département, et de la Région.

    Dépendant de la seigneurie d'Apchon, l'église Saint-Hippolyte a été bâtie au XIe siècle et modifiée au XVe siècle. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1934.

     

    AB

     

    Source : Cathy Duflot / Le Réveil cantalien

     

     

     


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  • Noms de familles, noms de lieux (toponymes), noms des habitants (gentilés) : ils ont tous un sens. Avez-vous déjà essayé de les décrypter ?

    Les noms de famille

    Il est intéressant d'observer que selon les régions, les sonorités changent, et que certains noms sont récurrents. En Pays Gentiane, on remarquera que les Dumas, Rodde et Serre sont les plus nombreux. Parmi les autres noms qui reviennent, on peut citer les Albessard, Charbonnel, Jouve, Duval, Juillard et Julien , Mercier, Rispal, Robert ou encore Veschambre. 

    Voici donc la signification des principaux noms locaux... Ils proviennent de prénoms de baptême (Amblard, André, Julien, Raymond, Robert, Juillard...), de surnoms ou sobriquets (Rouchy, Besson, Raynal, Rispal), des lieux d'habitation (Dumas, Serre, Chaumeil), de vieux métiers (Charbonnel, Moulier, Rodde, Sartre) ou bien de la flore (Fageol, Floret, Joncoux, Delteil).

    Albessard
    Nom typiquement cantalien. De blanc, le suffixe pouvant être péjoratif. Il pourrait aussi désigner le fils de celui qui s'appelle Bessard (surnom possible de celui qui utilise une bêche. Autre possibilité : un toponyme formé sur l'occitan "alba(r)", désignant le peuplier blanc ou le saule blanc. 

    Besse
    Provient du bouleau. 

    Besson
    Surnom. Il désigne un jumeau, aussi bien en français qu'en occitan. 

    Bourgeade
    Celui ou celle qui est "du bourg".

    Boyer
    Ce nom très répandu en Occitanie tire son origine de bouvier (vacher, personne qui s'occupe des boeufs).

    Chabrier
    Nom auvergnat désignant un gardien de chèvres. 

    Chappe
    Le nom est porté dans des régions assez variées, depuis le Cantal jusqu'au Pas-de-Calais, en passant par l'Ouest. On pense généralement au porteur d'une chape (long manteau), mais c'est aussi un toponyme fréquent, nom de très nombreux hameaux (à noter aussi que quatre communes s'appellent Chappes). Variante : Chape (88, 76, 75). Le sens de ce toponyme est très incertain.
    Etymologie : latin Florus, de flos, floris (= fleur).

    Charbonnel
    C'est le fabricant de charbon de bois.

    Chaumeil
    Celui ou celle qui habite une plaine élevée, une lande.

    Clauzel
    C'est le chaumeur de toits (Clauzel, Cluzel).

    Delteil
    Toponyme : lieu où se trouve un tilleul ou un bois de tilleuls. 

    Dumas
    Quelqu'un qui habite la ferme (du provençal).

    Dussaillant
    Le nom est surtout porté dans le Cantal. Variantes : Dusaillant, Dussailland. Il désigne celui qui habite un lieu-dit "le Saillant" ou en est originaire. Dans le Cantal, on pensera notamment aux hameaux du Saillant à Marcenat et à Andelat. Le toponyme est le participe présent du verbe occitan "salhir" (= sortir, jaillir, faire saillie), avec deux sens possibles : soit une source jaillissante, soit un rocher saillant (les deux sens sont attestés pour le mot "salhent" en occitan).

    Duval
    Celui qui est originaire de la vallée.

    Fabre
    Fabre et Lafarge : le forgeron.

    Fageol
    Désigne un bois de hêtres.

    Floret (Flouret)
    Rencontré aux confins méridionaux de l'Auvergne, c'est un
    diminutif de Flour, nom de baptême illustré par saint Flour, apôtre de l'Auvergne, qui aurait été le premier évêque de Lodève (IVe siècle). Mais c'est aussi un adjectif qui signifie tout simplement fleuri...

    Fouillade
    Désigne le feuillage.

    Galvaing
    Sobriquet. Celui qui est "hardi comme un coq".

    Griffoul
    Du toponyme : lieu où pousse le houx. 

    Joncoux
    Tient son origine du jonc.

    Journiac
    Désigne celui qui est originaire d'une localité appelée Journiac. C'est un nom de domaine gallo-romain, formé avec le suffixe -acum sur le nom de personne latin Juronius. Une commune de la Dordogne s'appelle Journiac, ainsi que divers hameaux du Cantal (communes de Beaulieu et Riom-ès-Montagnes). C'est d'ailleurs dans le Cantal que le nom de famille est le plus répandu. Journiac peut aussi désigner un lieu clair et ensoleillé.

    Jouve
    Signifie jeune en occitan (jove). Un surnom qui devait permettre de différencier un membre d'une famille de son père ou de son aîné.

    Julien, Juillard (Julia)
    Equivalent du français Julien. Le nom vient du latin Julianus, lui-même dérivé de Julius. On connaît plusieurs saints portant le nom de Julien. Le plus célèbre dans les P-O est saint Julien, époux de Baselice : tous deux ont refusé de consommer leur mariage, et sont partis évangéliser les païens, ce qui a valu à Julien de mourir dans d'affreuses tortures. En Normandie, on connaît aussi saint Julien l'Hospitalier, popularisé par un conte de Flaubert. Le
    patronyme Julia est très courant dans le Sud et le Sud-Ouest (81, 82, 31, 66). Variantes : Jullia (07, 82), Julhia (46, 82, 40). 

    Laborie
    C'est le fermier (borie provient du latin bovaria qui signifie une étale à boeufs, ou une ferme isolée).

    Labro
    Sobriquet. Le lièvre.

    Malgat
    Sobriquet. Le garçon, avec préfixe péjoratif.

    Marcombe, Marcombes
    Surtout porté dans le Cantal, désigne celui qui est originaire de Marcombes, hameau de la commune de Valette (15). Sens du toponyme : la mauvaise combe (vallée creusée par l'érosion).

    Monier
    Le meunier, celui qui dirige le moulin.


    Dumas (Mas)
    Celui qui habitait un mas. Il convient de se rappeler qu'un mas n'est pas une simple maison comme on le croit parfois à tort, mais une exploitation agricole dont les terres rayonnent autour de la maison d'habitation. Le mot vient du latin mansus. 

    Mercier
    Représente un nom de métier, le mercier étant un boutiquier (marchand). 

    Raboisson
    Qui habite à l'orée du bois ?

    Refouvelet
    Sobriquet de celui qui aime chanter (?)

    Rispal
    Nom assez fréquent dans le Cantal. C'est sans doute un toponyme désignant un lieu broussailleux (francique hrispa, bas-latin rispa). Il existe un hameau appelé Rispal à Menet (15), ainsi que la Grange de Rispal à Saint-Amandin (15). Mais on peut aussi y voir un sobriquet, présentant un individu de haute taille (de la pelle à feu, munie d'un très long manche).

    Rodde
    Nom surtout porté dans le Cantal. Variantes : Roddes (43), Rode (24). C'est un toponyme très fréquent dans le Massif Central, où il peut avoir deux sens : soit une roue de moulin, soit un lieu broussailleux. Les Rodde sont présentés comme des charrons, spécialistes du bois, de tout ce qui tourne et roule (charrettes, roues de moulin...).

    Sabatier
    Le cordonnier.

    Sartre/Soustre
    Le tailleur d'habits.

    Serre (Serra, Serres, Sierra)
    Toponyme (lieu) désignant une ligne de crête, aussi bien en haute qu'en moyenne montagne (latin serra = scie, avec une
    métaphore facile à comprendre). Plus particulièrement, en Languedoc et en Catalogne, on désigne par serre une colline étroite et allongée, résultant de la fragmentation d'un plateau par des vallées parallèles. A noter que Sierra est la forme castillane. Le nom Serra est également fréquent en Italie. 

    Tissandier
    Le tisserand.

    Veschambre
    Un nom typique du Cantal. Il désigne la filasse du chanvre, et c'est donc un surnom donné à l'ouvrier qui broie le chanvre, qui procède au teillage. C'est également le sens qu'il faut donner aux noms Veschambe (46), Veschambes (17, 66), Veschembes (64), sachant qu'en occitan le chanvre se disait cambe, chambe.

    Vessier
    Le noisetier a inspiré ce nom.



    Toponymes (noms de lieux)
      
    La toponymie est l'étude des noms de lieux. Elle est inspirée soit du relief, soit de la géographie, ou bien d'un personnage local, d'un sobriquet. Quelques toponymes intéressants, inspirés généralement du latin et de l'occitan (certaines observations ne sont que de simples suppositions...)

    Alberoche (Collandres) : les roches élevées
    Brocq (Menet) : toponyme désignant un éperon rocheux ou un endroit couvert d'arbustes épineux (ancien occitan)
    Chapsal (Saint-Amandin) : le mot signifie en occitan 'traversin' (capsal), il est employé ici de façon métaphorique
    (La)Chassagne/Chassagny (Saint-Etienne-de-Chomeil/Trizac/Saint-Amandin) : lieu planté de chênes
    Chavaroche (Trizac) : la roche creuse
    Cheyrouse (Trizac) / Le Cheyrier (Menet): de "la cheira" (auvergnat), coulée volcanique
    Clavières (Saint-Etienne-de-Chomeil) : l'enclos
    Coindre (Saint-Amandin) : correspond à l'ancien français "cointe", dont les sens sont nombreux (prudent, habile, mais aussi brave, vaillant, ou encore joli, élégant)
    Cotteughes (Trizac) : du celte cot, pierre, et ialos, clairière
    Espinasse (Collandres) : de "l'espinetta", l'aubépine : lieu recouvert d'arbustes épineux
    Falgère (Marchastel) : lieu planté de fougères
    Ferragne (Riom-ès-Montagnes) :  de l'ancien français ferain et de l'occitan feramia (= bête sauvage, également fantôme puis épouvantail)
    Ferrif (Apchon) : la première mention connue nous éclaire sur l'origine de ce curieux toponyme, appelé Villa Frigidus Rivus au XIIe siècle, autrement dit le domaine ou le village du ruisseau froid. Le nom devient ensuite Freyrif (1513), puis Feyrif, Férif, Ferrif, mais pendant longtemps les habitants ont conservé à leur façon le sens d'origine, le village étant appelé couramment Froid-Férif au XIXe siècle
    Fouilloux (Cheylade, Saint-Etienne-de-Chomeil) : endroit feuillu
    Freydefont (Trizac) : la source froide
    Journiac (Riom-ès-Montagnes)  :  nom de domaine gallo-romain, formé avec le suffixe -acum sur le nom de personne latin Juronius... Ou : endroit clair et ensoleillé.
    La Bastide (Cheylade) : désigne soit une petite ville fortifiée (vocabulaire médiéval), soit une ferme isolée
    La Chadefaux (Collandres) : du latin catafalicum, petite colline ou poste de guêt, voire lieu où se déroulaient les exécutions (fourches patibulaires ?)
    La Chatonière (Collandres) : le châtaigneraie
    La Chaumette (Le Claux) : sommet dénudé, pâturage de montagne
    La Cousty (Riom-ès-Montagnes) : la côte
    La Font Sainte (Saint-Hippolyte) : la source, fontaine sainte
    La Garde (Collandres) : tour de garde, puis forteresse (germ. warda)
    La Malaudie (Valette) : référence à une personne malade ou bien à une mauvaise terre
    La Margerie (Trizac) : diminutif de Marguerite, là où habitait une "Marguerite"
    La Maurinie (Le Claux) : Le nom du hameau daterait du moyen Age où un seigneur local aurait ramené d’une croisade une femme maure et l’aurait installée dans une maison seigneuriale située au fond de la vallée
    La Montagnoune (Collandres) : la colline
    Lapeyre (Le Claux) : lieu où se trouve un rocher, un chaos rocheux ou une pierre dominant le site
    La Sagne (Riom-ès-Montagnes) : endroit marécageux
    La Vidal (Apchon) : référence à une petite fille qui vient de naître, à un baptême ?
    La Volumard (Riom-ès-Montagnes) : le toponyme devrait au départ être un nom de personne germanique (à rapprocher de Volmard, porté autrefois dans l'Isère).
    Le Caire (Cheylade) : lieu surmonté d'un rocher, d'un sommet rocheux
    Le Coin d'Or (Marchastel) : référence aux couleurs du lieu lors de la floraison des genêts ?
    Le Coudert (Riom-ès-Montagnes) : espace inculte près d'une ferme,
    Le Fayet (Trizac) : le bois de hêtres
    Le Fraisse (Le Claux) : évoque la présence de frênes
    Le Gour (Valette) : le creux, le trou rempli d'eau, et surtout... la cascade !
    Le Jarry (Riom-ès-Montagnes) : lieu où pousse le chêne
    Le Sartre (Cheylade) : le tailleur d'habits (latin sartor) ou une terre défrichée.
    Le Traviel (Cheylade) : le vieux tra (c'est-à-dire « creux » : le tra, ancètre du buron, était des plus sommaires : il consistait en une ou deux pièces creusées dans le sol sous une couverture en mottes de gazon. Ce genre de bâtiment était de courte durée et on en changeait souvent comme en témoignent les nombreux entonnoirs visibles dans les pâturages)
    Le Verdier (Riom-ès-Montagnes) : le verger, ou le garde forestier
    Le Vernet (Cheylade) : bois planté d'aulnes (auvergnat lou vernhe)
    Les Bessonies (Trizac) : désigne des jumeaux
    Les Blattes (Riom-ès-Montagnes) : de "lou blat" (le seigle, végétal), terre plantée en blé
    Les Lignes (Valette) : désigne un ancien tisserand ?
    Lextrait (Collandres) : la vallée étroite, ou la bergerie
    Lou Pireyre (Collandres) : lieu de pierres (carrière ?). Cf Oupilheiro, Volpillère
    Marcombes (Valette) : de "coumba" (gaulois), vallée sèche. Cf également Malassagne (mauvais marécage).
    Menoyre (Menet) : tire forcément son origine de la pierre (maen)
    Montauteil (Riom-ès-Montagnes) : le sommet de la haute clairière
    Neuvialle (Saint-Etienne-de-Chomeil) : le nouveau né ?
    Pouzol (Marchastel) : le petit puits
    Pradal : la prairie (occitan)
    Pradines (Cheylade) : la muraille, la clôture (latin parietina) ou les ruines (pariatinae)
    Puech Redoun (Collandres) : le puy rond, maladroitement traduit en français par "suc de Rond"
    Rastoul (Saint-Hippolyte) : de l'occitan "rastolh", le chaume
    Ribeyrolles (Saint-Hippolyte) : les petits ruisseaux (cf également La Ribeyrette)
    Ridoux (Saint-Etienne-de-Chomeil) : nom d'origine germanique, Ridwulf (rid < ritan = chevaucher + wulf = loup)
    Riom (ès-Montagnes) : de "rigomagus", marché du Roi, ou bien "ritomagus", marché du gué
    Roche Salesse (Saint-Hippolyte) : la roche surmontée d'aulnes
    Roussillou (Riom-ès-Montagnes) : de l'occitan rossilha, le rouge-gorge ?
    Soleilhadoux (Menet) : toponyme très énigmatique (le soleil doux ? Et du latin ductus = ruisseau ?)
    Tronchoux (Valette) : zone pleine de souches ? 

     

    Soubro ? Soutro ? On trouve parfois sur les cartes ces deux termes. Soubro désigne la partie haute d'un village, Soutro la partie basse.

     

    Sources : geneanet.org/Jacques MALLOUET, Auvergne de nos Racines

     

    Les gentilés (noms des habitants)

    Comment appelle-t-on les habitants des communes du Pays Gentiane ?

    Apchon : apchonnais et apchonnaises (surnom bricous)
    Cheylade : cheyladais et cheyladaises (surnom cagadrinlhes)
    Collandres : collandriers et collandriaises
    Le Claux : -
    Marchastel : marchastellous et marchastellouses
    Menet : menétois et menétoises
    Riom-ès-Montagnes : riomois et riomoises
    Saint-Amandin : amandinois et amandinoises
    Saint-Etienne-de-Chomeil (anc. Saint-Etienne-de-Riom, Saint-Etienne-de-Menet, Rochers Républicains) : stéphanois et stéphanoises
    Saint-Hippolyte (anc. Saint-Hippolyte d'Apchon, San Chipogue en occitan) : saint-hippolytains et saint-hippolytaines (à confirmer, surnom gastous)
    Trizac : trizacois et trizacoises
    Valette : valettois et valettoises

    A propos des bricous
    C'est entre 1337 et 1453, date de la guerre de cent ans, que pour éviter une mort certaine, les habitants du village jetèrent du haut du Château d'Apchon, des briques de terres cuites, de l'huile bouillante et autres munitions artisanales aux Anglais. Depuis, on appelle les apchonnais les bricous et le Comité des fêtes a adopté ce nom.


    A propos des cagadrinlhes
    La veille de la Saint Léger, le 2 octobre, les femmes avaient coutume de venir déposer au pied de son image des nourritures variées : fromages, beurre, saucisses. Elles se doutaient bien que ces cadeaux étaient consommés par le curé, homme de chair, plutôt que par un homme des bois, mais qui leur servait d'interprète. Une année cependant qu'il n'avait pas envoyé la pluie comme il aurait du, elles décidèrent de le priver de nourriture. Et que se passa-t-il ? Le lendemain, le saint avait disparu. Voilà tout le monde partit à sa recherche. On finit par le retrouver au Bois-Grand, sous un alisier, une grappe d'alises dans la bouche, de ces fruits qui ressemblent à des cerises, en plus dur, dont les oiseaux sont friands. On le rapporta dans son église où il voulut bien recommencer ses miracles. Voilà comment les habitants de Cheylade furent considérés comme des mangeurs d'alises*.

    *
    Jean Anglade a voulu rester correct mais "cagadrinlhes" signifie littéralement "chieurs d'alises".

     

    Jean ANGLADE in Les Puysatiers

     

    A propos des gastous
    Saint-Hippolyte, (en auvergnat San Chipogue), était un saint très pauvre et très âgé, il recueillait la Vierge des Bergers pour les mauvais jours, dans sa petite église chenue et décrépite, toute chancelante et vieillesse. D'après la tradition, les paroissiens offraient des gates (pois) à leur saint, le jour de sa fête. Un jour, on lui refusa son tribut séculaire. Le saint disparut. Il était dans un champ de pois, la bouche remplie de ces légumes. De là vient le surnom de gastous qui fut donné aux habitants de Saint-Hippolyte.

     

    Annette LAURAS-POURRAT, Guide de l'Auvergne mystérieuse


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  • Extrait de "Natura 2000... Pour le site Zones humides de la région de Riom-ès-Montagnes"
    (textes : Luc Belenguier - photos : galerie personnelle)

    Roussillou - Riom-ès-Mgnes (6)
    Les tourbières du lac de Roussillou (Riom-ès-Montagnes)
     
    Le réseau Natura 2000 est un ensemble de sites naturels européen terrestres et marins, identifiés pour la qualité, la rareté ou la fragilité des espèces sauvages animales ou végétales et de leurs habitats. L'objectif pour chaque site est de préserver le patrimoine naturel et la biodiversité par des mesures de gestion et des actions, négociées et tenant compte des activités socio-économiques locales. 

    En France, le réseau Natura 2000 comprend 1 753 sites s'étendant sur 12,5 % du territoire. Plus de 8 000 communes ont au moins 5 % de leur territoire dans un site Natura 2000 : en pays riomois, c'est le cas de Riom-ès-Montagnes, Collandres, Apchon, Saint-Etienne-de-Chomeil, Saint-Amandin et Marchastel. 

    Natura 2000 "Zones humides de la région de Riom-ès-Montagnes :
    un site exceptionnel

    Le site Zones humides de la région de Riom-ès-Montagnes englobe quelques tourbières et zones humides ainsi que leur bassin versant, localisées aux confins du plateau granitique de l'Artense et de la Planèze basaltique de Trizac, dans les environs de Riom-ès-Montagnes. Les températures fraîches liées à l'altitude et l'abondance de précipitations sur ce secteur ont contribué à la formation de tourbières dans les dépression topographiques laissées par les glaciers.

    Le site Natura 2000 couvre 769 ha, à une altitude comprise entre 800 m et plus de 1 000 m. Il est constitué de 9 entitées. Du nord au sud : la tourbière de la Bouboulie (Antignac), le lac de Mont-de-Bélier (Saint-Etienne-de-Chomeil), la tourbière de Laquairie (Saint-Amandin), le secteur des Manicaudies (Saint-Amandin – Marchastel – Lugarde), le lac de Majonenc, le lac de Roussillou et la tourbière des Bondes – La Taphanel (Riom-ès-Montagnes), le secteur des Sagnes de Grand-Combe (Apchon) et celui des Jaleines (Collandres).

    La désignation du site vise prioritairement les tourbières et milieux humides localisés, mais aussi des prairies, des pelouses et des landes ainsi que 3 espèces d'intérêt communautaire liées aux zones humides.

    Le Parc naturel régional des volcans d'Auvergne, animateur du site, s'est vu confié la charge de mener à bien des actions permettant de préserver les richesses écologiques du site en les conciliant avec les activités économiques.

    Apchon
    Les sagnes de Grand-Combe (Apchon), après un épisode neigeux

    Les enjeux du site

    15 milieux naturels rares et menacés à l'échelle européenne (qu'on appelle « habitats d'intérêt communautaire » sur 46 habitats naturels inventoriés) sont présents sur les 769 ha du site couvrant près de la moitié de sa surface. Le Damier de la succise, la loutre d'Europe et le fluteau nageant sont les trois espèces rares et menacées à l'échelle européenne, dites d'intérêt communautaire, inventoriées sur le site. Elles sont liées aux zones humides. Les enjeux de préservation sont indissociables des activités économiques que l'on retrouve sur les bassins versants des tourbières et zones humides. L'agriculture, la sylviculture et les activités de pêche par exemple, qui jouent un rôle multifonctionnel (économique, social, touristique, écologique, paysager...) sont donc à intégrer dans la démarche de préservation. 


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  • Les épidémies ont de tout temps inspiré contes et légendes...
     

    La légende de l'Oùpilheiro (Collandres)

    Nous sommes au Moyen-Age. L'Oùpilheiro, dont il subsiste encore quelques ruines (au nord d'Espinasse), est un village heureux car les épidémies l'ont toujours épargné.

    Un jour, un jeune et fringant cavalier arrive au village et, s'apercevant que celui-ci grouille de serpents, propose aux habitants de s'en débarrasser en attirant les "bobas" dans le four du village à l'aide de jarres de lait.

    Les serpents accourent et, dans un grésillement de chair, périssent dans le feu. Le nombre de reptiles s'amoindrit. Soudain, un dernier serpent, énorme, apparaît et, arrivé à la gueule du four, gonfle son col et prononce ces mots : "Malheur à vous, habitants de l'Oùpilhèiro ! Avant de rejoindre mes frères, je vous prédis de grandes infortunes. Si votre village était à l'abri des épidémies, c'est à nous, serpents, qu'il le devait. Nous avions le privilège d'arrêter les contagions. Maintenant que nous ne sommes plus là, les pires fléaux, des calamités terribles, vont fondre sur vous." Il a encore ces paroles énigmatiques : "Aieu ! Lo darrièro ! A ieu ! L'Oùpilhèiro ! » (A moi ! La dernière ! A moi ! L'Oùpilhère !).

    La suite, vous la devinez... Les prédictions étaient bonnes, et tout le village (animaux y compris) succomba à la terrible épidémie de peste.

    Source : Jacques MALLOUET, Entre Dordogne et Puy Mary

     

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  • Du temps où les loups sévissaient...

    Saint-Etienne-de-Chomeil, Marchastel (Le Coin d'Or et La Rodde) : ces trois sites, isolés au milieu des bois, ont un point commun : ils abritent ce qu'on appèle une "trappe à loup". Les trappes, ou pièges à loup, sont des trous de forme carrée ou rectangulaire creusés autrefois dans le sol et consolidés par des murets de pierre, trous recouverts de feuillage et contenant une viande morte afin de berner les loups. Pour éviter que l'homme ne se fasse également piéger, car elle sont ouvertes, les trappes sont souvent entourées de fils barbelés.

    Voici une légende rapportée par une élève du collège de Riom-ès-Montagnes au début des années 1980.

    Toinou de Marchastel maniait l'archet avec une dextérité certaine. Il était donc souvent invité à animer les noces. Pour le mariage de Marguerite Rodde et Antoine Vernegheol de Terrou, il se rendit donc de bon matin dans ce hameau et fut convié à accompagner le cortège à la mairie puis à l'église et enfin à ramener la noce jusqu'à l'habitation des parents de Marguerite où se déroula le festin. Entre le déjeuner et le diner, jeunes et vieux dansèrent au son du violon force valses, mazurkas, polkas et bourrées. L'heure du dîner sonna. Après le repas encore très copieux, les couples valsèrent, virevoltèrent, tapèrent du pied jusqu'au petit matin.

    C'est alors que Toinou regagna Marchastel en portant son violon et une miche qui lui avait été donnée en paiement. Il grimpa le raidillon et s'apprêtait à s'engager dans le bois quand le loup, menaçant, sortit d'un taillis. Toinou n'en menait pas large. Il allongea le pas mais le loup suivait, affamé. 

    Alors Toinou écorna sa miche et jeta un bout de pain au loup qui, l'estomac toujours vide, restait sur ses talons. Tout le long du trajet, Toinou distribua des bouts de la miche à l'animal aux crocs inquiétants en priant le ciel d'avoir suffisamment de pain pour échapper à la voracité de l'animal. Toujours l'un derrière l'autre, ils arrivèrent au Coin d'Or. La miche diminuait à vue d'oeil et Toinou tremblait de plus en plus.

    Tout à coup, le coq de la Marie chanta. Le loup, surpris, s'étala et dévala tout le bois en direction de la Grolle. Allait-il tomber dans la trappe ? Toinou l'espéra et, soulagé, courut vers Marchastel où il conta à tous son aventure. Elle devint un conte que l'on transmet de génération en génération...

     

    Sources

    Collège nationalisé mixte de Riom-ès-Montagnes, Racines de gentiane ; légendes, 
    traditions, contes et chansons du pays de Riom-ès-Montagnes, 1981

    Collège nationalisé mixte de Riom-ès-Montagnes, Au bord des puys ; contes, légendes, dictons, recettes de cuisine locale du pays de Riom-ès-Montagnes, 1983

    Conte recueilli auprès de Paule ESCOUROLLES, raconté par sa grand-mère Maria (1870-1955)

    Communauté de communes du Pays Gentiane, De que se dizzio pas – Inventaire des contes et légendes du Pays Gentiane, 2010


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