• Le Voyage du Patrimoine (2/3)

    Il était une fois... La route de la Reine Blanche

    La Route du Sel, ou route de la Reine Blanche, est l'une des routes commerciales d'échanges et de commerce, par laquelle le sel fut transporté depuis les régions de production vers les régions qui en manquaient. Aussi innombrables que les axes d‘échange commerciaux, les routes du sel au Moyen Âge permettaient ainsi de couvrir les contrées les plus isolées.

    A notre échelle, la Route du Sel reliait Trizac à Dienne en traversant les plateaux de Trizac, de Collandres, d'Apchon puis du Limon via La Chatonnière, Les Jaleines, la Croix du Mouton (Collandres) puis Saint-Hippolyte, Selins (Saint-Hippolyte), Chavanon (Cheylade) et La Croix du Gendarme (Dienne). Les mulets y transportaient les sacs de sel de l'Atlantique jusqu'à la vallée de l'Alagnon.



     en rouge : le tracé de la route de la Reine Blanche
    entre La Chatonnière et Collandres (cliquer sur la carte pour agrandir)
    carte IGN de 1965

     

    Le long de la route...

    Trizac a du, à une époque reculée, posséder une population importante. Elle compta jusqu'à trois églises (Sainte Marie, Saint Jean-Baptiste et Saint-Beauzire). De ces trois églises, une seule subsiste, la dernière, classée Monument Historique.

    Sur le plateau de Collandres/Trizac, deux grandes voies ont été identifiées par les archéologues dans les années 1970 et 1980: la première est orientée est-ouest (la route du sel) et la seconde nord-sud. Elles assuraient les liaisons principales entre Collandres et Trizac d'une part, celles de Rignac et de Collandres (par la parcelle du clos de Plume, au nord d'Espinasse), d'autre part.

    La Route de la Reine Blanche, entre Trizac et Collandres, a un tracé assez rectiligne, et traverse les parcelles d'Espinasse, des Jaleines et de la Chatonnière. Jusque dans les années 60, elle fut empruntée par les troupeaux que l'on conduisait à la foire de Trizac. A l'époque, il faut savoir que la route reliant Collandres à Valette n'existait pas encore et que le bitume s'arrêtait au niveau de la ferme d'Espinasse. Pistes et tsarreiros (chemins de transport des troupeaux) assuraient donc la liaison Collandres/Trizac.

    La voie était sans doute pavée, comme l'atteste un sondage réalisé sur la parcelle de la Chatonnière et d'Espinasse et des vestiges au nord du bois de Cournil. Sa largeur variait entre deux et trois mètres. De part et d'autre de la route, on a découvert plusieurs tombelles (également appelées tumulus ou tertres) dont les plus anciennes remontent au 1er siècle avant J.-C., ainsi que de nombreux vestiges de villages désertés (des cases subsistent au nord et au sud des Jaleines).

    Plus loin, sur le plateau du Limon, la route du sel prend un autre nom, celui de chemin des Quiroux. Le chemin était dangereux, surtout par temps de brouillard ou d'écir, cette tempête de neige qui coûta la vie à de nombreuses personnes. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, c'était la seule voie de cette importance qui, à 1 400 m d'altitude, relait Cheylade à Dienne. Elle continuait vers Murat et permettait de pénétrer dans le nord du massif du Cantal. Sans les quiroux (plus de 180 tas de pierres de basalte situés tous les 20 m sur le plateau), il aurait été facile de s'y perdre.

     

    Personnes sources 

    Marie-Claire SIMON COSTE. Les montagnes d'Auvergne avant la vie pastorale actuelle. Villages désertés et paysage fossile de la commune de Collandres (Cantal).

    Odette LAPEYRE

    Jean-Baptiste BOUILLET, Description historique et scientifique de la Haute-Auvergne

    DERIBIER DU CHATELET, Dictionnaire statistique du département du Cantal


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