• Le carré d'Auvergne (marque Parc) est originaire du village de Trizac, et c'est le patissier Christian Raynal qui en est le fabriquant. Il faut le distinguer du carré de Salers qui est moins sec Composition : farine de froment, fève, malt de blé, sucre, beurre 20%, oeufs frais, sel, arôme vanille.

    À Trizac, le fonds de commerce de la boulangerie de René Mialet avait été cédé quand, en février 1991, Christian Raynal a repris l’activité de fabrication de croquants et carrés. Son prédécesseur lui a transmis le savoir-faire et les deux recettes. Christian Raynal s’est attaché à développer l’activité. “J’en fais trois fois plus que le père Mialet”, précise-t-il. Sa production, à peine plus mécanisée que celle de ses confrères, représente aujourd’hui trois emplois. Elle est diffusée, pour près d’un tiers, directement à la boutique. Le reste est commercialisé, en Auvergne et en région parisienne, dans des épiceries fines et petits magasins ainsi que dans quelques grandes surfaces et auprès des restaurateurs. Chaque année, il transforme ainsi 15 tonnes de farine en carrés et croquants tout en se gardant bien de révéler les proportions des autres ingrédients. Il précise cependant que 50 kg de farine donnent 80 kg de croquants. Les secrets des spécialités pâtissières des volcans d’Auvergne sont décidément bien gardés


    La lettre du Parc naturel régional des Volcans d'Auvergne, mai 2006

     

    Christian RAYNAL
    Biscuiterie artisanale
    15400 Trizac
    Tél. 04 71 78 60 55
    Carrés et croquants

     


    Une autre adresse à noter...

    Jean Marc VALARCHER
    boulangerie pâtisserie
    « au fin gourmet »
    15400 Riom-ès-Montagnes
    Tél. 04 71 78 02 52
    Carrés et croquants (Marque Parc)

     

    Cuisinier de formation, Jean-Marc Valarcher a repris une boulangerie à Riom-ès-Montagnes, en 1981. Outre les plats cuisinés, il y a apporté les recettes de carrés et de croquants que sa grand-mère de la Carrière de Ségur-les-Villas lui avait transmises. Il en produit ainsi une dizaine de kilos par semaine en hiver et double sa production durant l’été. Ces pâtisseries constituent pour son commerce un produit d’appel et la marque “Parc” un “plus” pour se différencier de ses confrères. Il se fait une fierté d’utiliser du beurre en motte – qu’il ne plaint pas – tout en précisant que plus il y en a plus la pâte se révèle difficile à travailler. Farine, oeufs, sucre et un peu de sel complètent la liste des ingrédients. Dans sa recette, il ajoute également un peu de lait mais la quantité dépend du climat extérieur. On n’en saura pas plus. Les secrets sont bien gardés notamment pour le carré dont aucune recette n’aurait été écrite.

    La lettre du Parc naturel régional des Volcans d'Auvergne, mai 2006

     


    A Riom-ès-Montagnes, la boulangerie Juillard (avenue de la République) propose également croquants et tuiles.

     

    Riom-ès-Montagnes abrite le siège
    de la Confrérie des Gentianaires et celle... des Croquants d'Auvergne


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  • Durant vos escapades, il est fort possible que vous vous retrouviez nez-à-nez avec...


    Un milan royal

     

    Un renard

    Un cerf

    Un chevreuil

    Un chamois

    Un mouflon

    Une marmotte

    Un blaireau

     



    Une hermine (blanche l'hiver, brune-rosée l'été, mais à la queue toujours noire)

    ou encore une belette

     


    Une loutre. La Sumène ainsi que plusieurs de ses affluents sont répertoriées dans le
    Réseau Natura 2000 comme sites très importants pour la conservation de la loutre (lutra lutra).

    Un damier de la succise, dans les zones humides (sagnes de La Taphanel, Les Bondes, Roussillou, Mont-de-Bélier, Bois de Cournil)

     

    La richesse de la flore et de la faune du Pays Gentiane se traduisent notamment par la présence de nombreuses zones Natura 2000 sur l'ensemble du territoire. Avec la constitution du réseau Natura 2000, l’Europe s ’est lancée dans la réalisation d’un ambitieux réseau de sites écologiques dont les deux objectifs sont de préserver la diversité biologique et de valoriser le patrimoine naturel de nos territoires. Le maillage de sites s’étend sur toute l’Europe de façon à rendre cohérente cette initiative de préservation des espèces et des habitats naturels. Le vol des oiseaux migrateurs nous rappelle avec poésie que la nature et sa préservation n’ont pas de frontières.

    Quelques sites particulièrement intéressants classés Natura 2000...
    > zones humides (tourbières, lacs...) de Majonenc, Roussillou et des Bondes (Riom-ès-Montagnes), Mont-de-Bélier (Saint-Etienne-de-Chomeil), sagnes de Grand Combe (Apchon) et plateau de Collandres (Collandres)
    > gorges de la Rhue : forêts et rochers (Saint-Etienne-de-Chomeil, Saint-Amandin)
    > Tranchades de Laquairie (Saint-Amandin).
    > présence de la loutre sur la Sumène (Menet, Valette) et la Rhue (Saint-Amandin, Saint-Etienne-de-Chomeil)
    > présence de l'aigle botté, de l'aigle royal, du milan royal

    Renseignez-vous sur
    http://natura2000.ecologie.gouv.fr
     >> En savoir plus sur les paysages du Pays Gentiane


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  • Le plateau de Trizac, entre Collandres, Trizac et Valette, offre de nombreux sites archéologiques. Voici quelques sites intéressants à visiter (vous pouvez vous munir également des cartes IGN disponibles sur geoportail.fr).


    Cheylade.

    Le Camp des Anglais : sur le plateau du Limon apparaissent des traces d'habitats remontant au Moyen-Age.
    >>En savoir plus sur l'habitat fortifié du Camp des Anglais

     

    Collandres.

    La Bade :
    grotte des Fées (époque épipaléolithique). Cet abri sous roche a servi d'habitation, et plusieurs objets y ont été retrouvés lors de fouilles : poteries gallo-romaines, fragments de statuettes en terre-blanche gallo-romaines... La grotte a été exploitée par la CECA (exploitation de diatomées).

    Espinasse (Moyen-âge). On accède au village de "l'Oupilhèro" (cf le Clau de Plume) par le chemin qui prend la direction du nord depuis la ferme d'Espinasse. Quelques mètres avant la fin de ce chemin, sur votre droite, vous découvrirez les vestiges d'un ancien village (cases, allée centrale bien identifiable). Un autre village, dont les cases sont mieux conservées, se situe à 100 m en aval du pont enjambant le Cheylat, sur votre gauche.




    Village déserté d'Espinasse (Collandres)



    Les Jaleines (Moyen-âge). Au sud des Jaleines, en lisière du bois, vous identifierez des vestiges romains, comme en témoignent plusieurs cases. Plus à l'est de ce village déserté, ce qui ressemble à un ancien buron entouré d'un fossé circulaire est en réalité une ancienne tour de guêt.

    Invialars (Moyen-âge). Juste au nord du bourg de Collandres, au carrefour marqué par une croix, prenez à droite. Ce sont les ruines d'Invialars : une enceinte circulaire qui n'a pas livré tous ses secrets. Est-ce un ancien castrum (petite forteresse), ou un simple enclos utilisé pour les bêtes ? A vous de mener l'enquête !



    Habitat circulaire à quelques mètres du bourg de Collandres, à Invialars...

     

    Croix du Mouton (Moyen-âge). Depuis le bourg de Collandres, lorsque vous empruntez la route du suc de Rond, vous arrivez rapidement à la croix du Mouton. C'est le départ d'un très ancien chemin, qui est aujourd'hui encore bien délimité jusqu'au sud d'Espinasse (gué sur le Cheylat). Il s'agit probablement d'un vestige de la Route du Sel (ou Route de la Reine Blanche), qui se poursuivait ensuite vers Cheylade (chemin des Quiroux).

    Une exposition des Archives départementales du Cantal (2012) a notamment mentionné l'un des hameaux médiévaux de Collandres.
    >> En savoir plus

     

    Trizac.

    Bois du Marilhou (Moyen-âge). Cet espace naturel sensible cache deux villages désertés que sont le mystérieux site de Cotteughes (à 1 km du col d'Aulac) et celui de Freydefont. Cotteughes est l'un des sites majeurs du Pays Gentiane. A voir absolument.

     

    Riom-ès-Montagnes.

    La Cousty (Néolithique). Le dolmen de La Cousty, au nord de Riom, suscite toujours un débat chez les archéologues. Est-ce réellement un dolmen ?!

    Chateauneuf (Protohistoire, Moyen-âge). Sur cet ancien site fortifié, de nombreux objets d'époque ont été retrouvés. Autour du village, sous les orgues, on aperçoit effectivement des cases...

     

    Valette.

    Peyre Grosse. Le village de
    la Pierre Grosse  compte parmi ses batisses une maison des Chevaliers du Temple (ordre des Templiers, en haut du village à côté du four banal).

    Pont de la Cliotte (Moyen-âge). En aval de Valette, sur la Sumène, cet ancien pont romain en pierres et à dos d'âne permettait de relier Riom-ès-Montagnes et Valette à Menet.

     

    Menet.

    Puy de Ménoyre (Antiquité/Moyen-âge). Cette ancienne forteresse, constituée de plusieurs habitations protégées par une enceinte circulaire, était idéalement située.

     

    Vestiges de la forteresse mérovingienne du Puy de Ménoyre (Menet)

     

     

    Apchon.

    Le bourg (Moyen-âge). Comment ne pas citer les magnifiques ruines du château féodal d'Apchon, qui dominent le village et offrent un panorama exceptionnel sur les monts du Cantal, le Cézallier, l'Artense et le Sancy, le Limousin...

     

    Enfin, sur le plateau de Trizac, principalement sur les secteurs de Riom-ès-Montagnes et Menet, mais aussi vers Trizac et Collandres, plusieurs dizaines de tertres (tumuli, nécropoles tumulaires de la Protohistoire et du Moyen-âge) sont encore visibles, notamment si vous utilisez le logiciel Google Earth. Plus difficile cependant de les identifier sur place...


    La Route du Sel.

    De Trizac à Cheylade en passant par Collandres subsistent des vestiges de la Route du Sel. Mais qu'est-ce donc que la Route du Sel ?! >> En savoir plus

     


     

    Une étude de diagnostic portant sur le patrimoine archéologique du Pays Gentiane été menée en 2007. Si d’emblée elle laisse apparaître un manque de connaissance historique, le travail accompli met en lumière des vestiges uniques en Europe par leur nombre et leur conservation : les tertres.

    Dès l’âge du Bronze en effet (-2000 à -750 av J.C.), les hommes ont ici édifié des tertres, appelés également nécropoles tumulaires ou tumuli, leur servant de sépulture le long des voies de communication. Localisés sur les plateaux, aux passages des cols et le long des grands chemins de  transhumance, ces tertres sont restés jusqu’à maintenant bien lisibles dans le paysage, notamment d’un point de vue aérien.

    Cette conservation semble dûe à une agriculture qui ne s’est pas intensifiée en milieu montagnard. Les plus gros tertres se situent sur les communes de Riom-ès-Montagnes et Menet et la plus grande concentration de ces édifices est à Trizac.


     
    >> télécharger l'inventaire    

    "Le massif du Cantal recèle un nombre exceptionnellement élevé de tombes individuelles sous tumulus (Vinatié, 1995). Elles sont particulièrement nombreuses sur les hauts plateaux des communes de Mons, Laurie, Vernols, Allanche, Saint-Bonnet-de-Salers... Ces structures funéraires, souvent groupées en nécropoles, se présentent sous la forme de tertres de pierres, soigneusement construits, qui protègent le plus souvent un coffre funéraire recélant un corps incinéré. Les tumulus devaient être réservés à une élite de petits chefs. Certains ont livré un riche mobilier funéraire, souvent métallique (armes, objets de parure en bronze et en or). Les tertres ont des dimensions variables, depuis d'imposants monuments jusqu'à de discrètes tombelles. On serait tenté d'attribuer ces variations morphologiques à des différences de statut social des défunts. Les tumulus semblent particulièrement nombreux sur les axes naturels de circulation, ou au voisinage des cols, ce qui renvoie là encore à l'idée de marqueurs de territoire."

    Frédéric Surmely
    Docteur en préhistoire, agrégé d'histoire, conservateur du Patrimoine.

     

    "Il existe 21 tombelles dans le canton de Riom-ès-Montagnes : 11 sur Collandres, 1 sur Saint-Hippolyte, 7 sur Trizac et 2 sur Valette. Ces tombelles furent conçues à proximité de villages aujourd'hui désertés et de voies romaines ou protohistoriques comme la célèbre Route de la Reine Blanche, qui reliait notamment Trizac à Cheylade en passant par Collandres. De plus, elles se situaient sur des zones déboisées, entre 1000 et 1200 m, dans des lieux abrités, sur une légère pente ou un replat. Des études ont conclu que les tertres de Collandres remontaient pour les plus anciennes au premier siècle avant J-C."

    D'après la Revue de la Haute Auvergne, Riom-ès-Montagnes et le Pays Gentiane, 2009

     

    Les tertres sont facilement remarquables vus du ciel, notamment à Collandres ou Trizac


      

    Prenons de la hauteur...
    Histoire du peuplement du massif cantalien

    L'histoire du peuplement du massif cantalien est encore pleine d'incertitudes et de mystères, dans une région où les travaux archéologiques sont encore relativement peu développés, en dehors de quelques secteurs précis.

    La vigueur de l'érosion, qui a favorisé l'altération des gisements ou bien leur recouvrement sous d'épaisses formations superficielles, constitue un obstacle certain pour la recherche. Néanmoins, la richesse du patrimoine archéologique et l'absence de grands travaux destructeurs font du massif cantalien un cadre très prometteur pour l'archéologie de demain.

    Les plus vieilles traces de la présence humaine dans le secteur des monts du Cantal datent de la fin du tardiglaciaire, c'est-à-dire à la fin de l'époque magdalénienne, il y a environ 15.000 ans (Surmely, 1998). Cette colonisation des hauteurs s'explique avant tout par la disparition des glaciers, le radoucissement du climat et les changements environnementaux qui ont rendu la montagne attractive pour l'homme. C'est aussi à cette même période que se sont peuplées les Alpes et les Pyrénées. Des gisements magdaléniens ont été découverts dans des abris-sous-roche, notamment aux lieux-dits Cors (Saint-Chamant), La Tourille (Celles), Le Cavalier (Molompize), La Bade (Collandres), à des altitudes variant entre 700 et 1200 m.

    Il s'agissait de petits campements fréquentés de façon brève par de petits groupes humains très mobiles, dans le cadre de circuits plus vastes. La mauvaise conservation des restes organiques ne permet pas de connaître en détail les stratégies d'acquisition des ressources alimentaires. Les produits animaux issus de la chasse occupaient très certainement la première place, mais la pêche et surtout la cueillette, dont l'importance est trop souvent mésestimée, devaient jouer un rôle non négligeable. La moyenne montagne cantalienne, du fait de la très grande diversité géologique et topographique, offre en effet une très grande variété de ressources potentielles. La gestion programmée de l'approvisionnement en silex, mise en évidence à partir de l'étude des industries lithiques, montre sans conteste que les expéditions devaient être soigneusement préparées et organisées. L'image de bandes errantes et affamées, menant une vie hasardeuse, est à abandonner complètement, au profit de celle de populations sachant profiter au maximum des potentialités offertes par le milieu naturel et s'adaptant aux contraintes. Il est probable que la fréquentation de la moyenne montagne cantalienne se faisait dans un cadre saisonnier, avec une alternance de séjours en plaine et en montagne. Les hommes ont abondamment utilisé les silex des séries calcaires tertiaires du versant occidental (bassin d'Aurillac/Mur-de-Barrez) et du bassin du Malzieu. Les chailles jurassiques du bassin de Saint-Flour, peu propices à la taille en raison de leur petit module et de leur grain assez grossier, n'ont été utilisées que de façon marginale. Les occupants de l'abri de la Bade (Collandres) ont eu largement recours à la diatomite recristallisée, de couleur orangée et dont la provenance est locale. Les populations magdaléniennes du versant oriental ont également utilisé un excellent silex gris translucide, dont l'origine est à chercher dans les formations marines du crétacé supérieur du Berry. Ce matériau se retrouve dans tous les gisements préhistoriques du Val d'Allier, à partir du Gravettien. Les modes d'acquisition de ce silex restent à déterminer : acheminement direct au cours de grandes migrations, ou bien échanges entre populations voisines.

    La densification progressive du couvert végétal du début de l'holocène a accru encore la quantité et la variété des ressources potentielles de la moyenne montagne. Les hommes ont multiplié leurs incursions sporadiques, mais leurs territoires de parcours semblent s'être restreints (Surmely, 1998). L'important gisement mésolithique des Baraquettes (Velzic) révèle une fréquentation régulière du site au cours des phases anciennes et moyennes du mésolithique, entre 9000 et 7000 ans avant notre ère, avec une importante activité de chasse (sanglier, cerf, chamois, ours...) et de traitement des produits animaux. D'autres gisements de cette époque sont connus à Ventecul (Raulhac), ainsi qu'au Cuze (Sainte-Anastasie).

    L'apparition de l'économie agricole, qui a accompagné le néolithique, n'a pas remis pas en cause l'attractivité du massif cantalien. Au contraire, les sites se sont multipliés, comme le montrent les découvertes effectuées notamment sur la planèze de Saint-Flour, autour de la vallée de la Jordanne et dans le secteur de Massiac. Les premiers paysans se sont installés sur les hauts plateaux, jusqu'à 1100 mètres, pour profiter des sols volcaniques des planèzes, à la fois légers et très fertiles. C'est le cas notamment de la planèze de Saint-Flour, qui était réputée jusqu'au siècle dernier pour être "le grenier à blé de la Haute-Auvergne". Cette hypothèse est corroborée par la découverte de pollens de céréales et de plantes rudérales dans les tourbières. Les nombreuses haches polies découvertes dans le Cantal (façonnées dans le silex, la fibrolithe ou le basalte) servaient à défricher les terres. Si les habitats étaient le plus souvent établis en plein air, les grottes et abris continuaient d'être fréquentés régulièrement. Le mouvement de sédentarisation des populations a progressé fortement, mais ces dernières restent encore très mobiles.

    Le néolithique ancien est encore mal connu, avec quelques indices dans la vallée de la Jordanne. Le néolithique moyen a vu la création de grands habitats établis sur des sites perchés, probablement fortifiés, tels celui de Chastel-sur-Murat. La sédentarisation et l'appropriation des terroirs ont été marquée surtout par la construction de monuments mégalithiques (menhirs, et surtout dolmens) au néolithique final. Ils sont particulièrement nombreux sur la planèze de Saint-Flour. Les constructeurs ont soigneusement choisi les lieux d'implantation, au prix de déplacements de blocs de plusieurs tonnes sur plusieurs kilomètres (Surmely et alii, 1996). Les critères d'implantation semblent avoir été la recherche d'une position dominante, aux limites de plusieurs biozones. Il paraît donc plausible d'attribuer à ces monuments spectaculaires la fonction de marqueurs de territoire.

    Des découvertes d'objets néolithiques isolés (notamment des pointes de flèches) sur les sommets du Cantal témoignent vraisemblablement d'expéditions de chasse en montagne. A Mur-de-Barrez (Aveyron), des mines de silex ont été exploitées, au moyen des galeries souterraines.

    Avec les défrichements et la mise en culture, l'homme a imprimé désormais sa marque sur le milieu naturel. Mais ces transformations sont restées encore limitées.

    Les changements se sont accentués nettement avec les âges des métaux, à la fin du troisième millénaire avant notre ère. Les progrès techniques (notamment liés à la métallurgie) ont permis une augmentation des productions agricoles et de la population, avec en parallèle une hiérarchisation et une structuration de la société. Faute de fouilles récentes, nous connaissons encore mal les modalités de peuplement durant cette époque, qui semble voir la naissance de distinctions entre villages et centres politiques fortifiés. L'ouverture de mines est prouvée pour l'époque gauloise (Labessette).

    Par contre, le massif du Cantal recèle un nombre exceptionnellement élevé de tombes individuelles sous tumulus (Vinatié, 1995). Elles sont particulièrement nombreuses sur les hauts plateaux des communes de Mons, Laurie, Vernols, Allanche, Saint-Bonnet-de-Salers... Ces structures funéraires, souvent groupées en nécropoles, se présentent sous la forme de tertres de pierres, soigneusement construits, qui protègent le plus souvent un coffre funéraire recélant un corps incinéré. Les tumulus devaient être réservés à une élite de petits chefs. Certains ont livré un riche mobilier funéraire, souvent métallique (armes, objets de parure en bronze et en or). Les tertres ont des dimensions variables, depuis d'imposants monuments jusqu'à de discrètes tombelles. On serait tenté d'attribuer ces variations morphologiques à des différences de statut social des défunts. Les tumulus semblent particulièrement nombreux sur les axes naturels de circulation, ou au voisinage des cols, ce qui renvoie là encore à l'idée de marqueurs de territoire.

    Cette organisation du peuplement s'accroît encore à l'époque gallo-romaine. L'économie agro-pastorale est structurée par la création de grands domaines (villae), qui sont nombreux sur les contreforts du massif, notamment dans le secteur d'Allanche-Massiac (Vinatié, 1995). L'aménagement de voies permet des échanges commerciaux plus importants, ainsi que la naissance de petites villes-marchés (Riom-ès-Montagnes, Arpajon-sur-Cère) et de centres thermaux et religieux (Coren-les-Eaux, Vic-sur-Cère, Ydes, Veyrines de Landeyrat).

    A la fin de l'Antiquité, l'habitat paraît se resserrer dans un premier temps près de grands centres fortifiés (Chastel-Marlhac, Saint-Victor de Massiac, Escorailles...), avant de se s'étendre largement à partir de l'époque carolingienne. Cet essor économique et démographique s'accompagne d'un élan de construction d'églises (église de Lascelles) et de châteaux (Apchon, tour de Marzes), qui forment les cadres politiques.

    Cette croissance, liée à l'optimum climatique de l'an mil, explique la multiplication de villages permanents au cœur de la moyenne montagne, à 1100, voire 1200 m d'altitude. Les plus grands, comme celui d'Espinasse à Collandres ou de Cotteughes à Trizac, comprenaient plusieurs moulins, des canaux d'irrigation (Simon-Coste, 1988)... Ces villages seront abandonnés quelques siècles plus tard, sous les effets conjugués de la crise démographique et de la dégradation climatique. Ces nombreux "villages désertés" qui jalonnent les hauts plateaux ne sont pas à confondre avec les vestiges des anciens burons, qui dès la reprise économique de l'époque moderne, marquent la naissance d'un nouveau type d'exploitation des hautes terres, autour de l'élevage extensif et capitalistique sur les "montagnes". Les maîtres de la terre se plaisent à résider dans de somptueux châteaux, qui sont souvent d'anciennes forteresses médiévales remises au goût du jour (château de Saint-Chamant).

     

    Frédéric Surmely

    Docteur en préhistoire, agrégé d'histoire, conservateur du Patrimoine.


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    Les estives et leur histoire

     

    Les estives (ou montagnes) sont les noms donnés aux prairies d’altitude. Elles sont utilisées pendant la belle saison par les agriculteurs pour faire paître les troupeaux de la Saint Urbain (25 mai) à la Saint Géraud (13 octobre). Les estives étaient à l’origine des zones forestières qui ont été déboisées par les grandes campagnes de défrichement menées à l’époque gallo-romaine et au Moyen-âge, notamment par les moines. 

     

    A la fin du 19e siècle, l’industrie laitière dans le Cantal est à son apogée. La moindre parcelle située sur un replat, ou de faible pente, est exploitée. Les agriculteurs construisent de nombreux burons (habitations d’altitude). Le pâturage des troupeaux en altitude permet de libérer les terres des fonds de vallée, qui sont fauchées facilement, plusieurs fois par an, de manière à engranger suffisamment de foin pour l’hiver. 

     

     

    Le transfert des bêtes en altitude pendant la bonne saison oblige les hommes à un véritable déménagement. Il n’y a pas de réfrigérateur pour conserver le lait, qui ne peut être redescendu tous les jours à dos de mulet, d’âne, ou à pied. Volailles, porcs, ânes et mulets accompagnent donc les personnes qui « montent » sur le plateau du Limon. Une vie en véritable autarcie s’établit. 

     

     

    Cinq mois, c’est long. Les tâches ménagères, les bêtes à soigner et à traire, le fromage à fabriquer, le petit jardin crée, chaque année, autour du buron, rythment la vie, remplissent les journées. Le travail est harassant, la vie simple, mais dure. 

     

     

    Habituellement, trois personnes montent avec les bêtes : le berger qui surveille le troupeau, le fromager ou vacher qui dirige la fabrication du fromage, et le boutillier ou aide-vacher. 

     

     

    Pour conserver le lait, une seule méthode est connue : la fabrication du fromage…

     

     

     

    Le Cantal

     

     

    La traite se déroule en général deux fois par jour à « la fumade », enclos régulièrement déplacé autour du buron, pour répartir la fumure. Par un stratagème qui consiste à introduire le veau près de sa mère, à le laisser téter quelques instants, puis à la retirer, le vacher réussissait à traire assez facilement la vache, (son veau restant accroché à proximité) assis sur la « selle » (tabouret à pied unique fixé solidement à la ceinture).

     

     

    Les seaux de lait, versés dans la « gerle » (récipient en bois de 120 à 150 litres, recouvert d’une toile pour filtrer le lait), amenée au buron par des hommes costauds, la fabrication du fromage peut commencer. Le lait est mis à cailler par addition de présure (substance produite par une partie de l’estomac des ruminants appelée la caillette). Au bout d’un certain temps, le caillé est coupé, le petit lait séparé, puis enlevé avec un récipient (« lou coupou ») pour être donné aux cochons. Le caillé, bien égoutté, est pressé pour retirer le dernier petit lait. On obtient alors la tome. 

     

     

    Le fromage, brisé en morceaux, salé, puis placé dans des moules cylindriques, est compressé dans une presse à bois, ce qui lui donne sa forme définitive appelée fourme. Une lente maturation, à température et humidité constante, permet d’obtenir des fromages allant du doux au vieux, suivant le temps passé dans le noir de la cave du buron. Pourtant, même si la fabrication du cantal a su traverser les siècles en restant plus ou moins identique…

     

     

    Les mentalités et les techniques ont évolué   

     

    Dans les années 20, l’exode rural débute. Les premières parcelles délaissées sont celles les moins biens desservies, les moins mécanisables, les plus pentues. La main d’œuvre manque. L’agriculture demande à être rentable. L’évolution des conditions économiques modifie l’utilisation des estives. Les troupeaux de vaches laitières restent dans les vallées. Le cantal n’est quasiment plus fabriqué au buron. Les estives sont toujours occupées, mais par des bovins destinés à la production de viande. De nouvelles races côtoient les races locales. Les animaux sont livrés à eux-mêmes au milieu d’une immense prairie, redevenant parfois sauvages de ne plus côtoyer l’homme tous les jours. Les zones les moins facilement accessibles en véhicule ne sont plus pâturées, et une végétation à base de genêt ou de callune les colonise très rapidement.

     

     

    Au milieu de ces troupeaux subsistent des burons à l’état de ruine, dont la cave sert d’abri aux bêtes -lorsqu’elle existe encore- lors de violents orages, fréquents sur le plateau du Limon. Ils sont les témoins d’une vie passée, avec les quelques traditions que se transmettent encore de génération en génération quelques agriculteurs, par exemple celle de mettre encore des cloches à leur bête…

     


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  • Retrouvez les sites suivants en rubrique VIDEO et en rubrique RANDONNEE.

     

     L'Espace Avèze, Riom-ès-Montagnes 

    A Riom-ès-Montagnes, l'Espace Avèze - Maison de la gentiane, espace muséographique gratuit, retrace l'histoire de cet apéritif à base de gentiane fraîche au goût subtil et amer. Au terme de la visite, (exposition permanente et diaporama), une dégustation est offerte.

    L'Espace Avèze est une Maison du Parc naturel régional des volcans d'Auvergne. Elle est ouverte de la mi-juin à la mi-septembre, 7 jours sur 7, de 10 h à 12 h 30 et de 15 h à 19 h... Et tout le reste de l'année, sur rendez vous.

    L'Espace Avèze a accueilli 17 000 visiteurs en 2008, 16 000 en 2009.

    Pour tous renseignements :
    ESPACE AVEZE
    5 Rue de la Gentiane
    15400 Riom-ès-Montagnes
    04 71 78 03 04


    A voir/goûter à proximité : les gourmands doivent également goûter aux croquants et carrés d'Auvergne de Christian Raynal (Trizac, le bourg) et Jean-Marc Valarcher (Riom-ès-Montagnes), ainsi qu'aux fromages locaux (route des fromages AOP d'Auvergne). De plus, la Coopérative Acajou des Volcans  (Riom-ès-Montagnes) vous propose des livraisons de viande salers à domicile.

     

     Le Gentiane Express, Riom-ès-Montagnes 

    Cette ligne pittoresque offre de magnifiques panoramas sur les monts du Cantal, le massif du Sancy et le plateau du Cézallier. Elle est jalonnée de plusieurs tunnels et viaducs dont celui de Barajol (1908), sur la Rhue, second plus haut viaduc maçonné d'Europe logiquement inscrit à l'inventaire des Monuments Historiques. Il est possible d'embarquer à bord de ce train touristique, au départ de Riom-ès-Montagnes et à destination de Lugarde, en période estivale mais également hors saison, sur réservation. Plus de 15 000 passagers ont été conquis par les paysages cantaliens en 2013.





     

    Le Gentiane Express, train touristique crée en 1997, relie Riom-ès-Montagnes à Lugarde pour un panorama éblouissant. C'est l'association des Chemins de Fer de la Haute Auvergne (CFHA) qui a remis la ligne Bort-les-Orgues / Neussargues en service.

     

    Trois ans de procédures

    « Nous avons créé l’association des chemins de fer de la haute Auvergne en 1993 pour que cette ligne, fermée deux ans auparavant, continue à vivre avec un train touristique, explique ce Cantalien. Des Corréziens, Ussellois, Bortois… nous ont rejoints en 1994. Les démarches ont été longues pour avoir toutes les autorisations : il a fallu trois ans de procédure », explique Jean-Michel Piernetz, président de l'association. « Mais, à force de passion, un train touristique – des autorails des années cinquante – a repris le chemin entre Riom-ès-Montagnes et Lugarde en 1997 pour partir ensuite de la gare de Bort de 2002 à 2009 ».

    Et le premier autorail, datant de 1951, à avoir repris du service, sert désormais à l’association de vecteur de promotion à travers toute la France : « Il est utilisé sur des opérations ponctuelles, pour faire connaître le Gentiane Express, précise Jean-Michel Piernetz. Et ça marche : la demande pour les voyages en groupe a augmenté de 50 % ».

    Points de vue

    Le Gentiane express vaut en effet le détour : il propose un voyage du Pays Gentiane aux vastes horizons du plateau du Cézallier à 1 012 mètres d’altitude et donne à voir des paysages, invisibles de la route, des points de vue superbes sur les monts du Puy-de-Dôme et du Cantal et offre en bonus un arrêt sur le viaduc de Barajol, le second plus haut viaduc maçonné d’Europe, long de 317 mètres

    Les ouvrages d'art : tunnel de Lestampe (1448 m), viaduc de Barajol (longueur 317 m, hauteur 57 m, inscrit aux Monuments Historiques), viaduc de Chassagny (longueur 97 m), tunnel de Montagnat (599 m), viaduc de Lugarde (153 m).

    Et aussi : les gares de Riom-ès-Montagnes (altitude 840 m), Saint-Amandin (945 m), Lugarde-Marchastel (1012 m).

    Le saviez-vous ?

    L’autorail X2403 du Gentiane Express de l'association des Chemins de Fer de la Haute-Auvergne a servi de décor dans plusieurs films : L'Extraterrestre (1999), avec Didier Bourdon et Bernard Campan, Le Fils à Jo (2011), avec Gérard Lanvin, Olivier Marchal et Vincent Moscato ; et à la télévision : La Carte aux Trésors (2002).



    >>Les circulations et animations du Gentiane Express
    >>Plus d’infos sur http://gentiane-express.com

     

     

     Les ruines du Château féodal d'Apchon 

    Dressé à 1119 mètres d’altitude, sur un neck basaltique, et dominant la Haute Auvergne, le château d’Apchon est l’un des plus anciens d’Auvergne. Antérieur à l’an mil, il témoigne encore de son tumultueux passé : étant resté entre les mains françaises, c’est d’ici que sont parties certaines des premières attaques contre les anglais de Guyenne lors la guerre de 100 ans. Apchon appartenait à l’une des plus anciennes et des plus grandes familles d’Auvergne. Les seigneurs avaient le titre de comptour, et leur devise « Haut et Clair » est devenue celle de la Haute Auvergne. Le 1er seigneur connu est, en 998, Amblard, comptour, baron d’Apchon et d’Hauteclair. Célèbre pour le viol et le meurtre d’une nonne, il dût abandonner son château de Limagne à son cousin, renoncer à ses armoiries et en adopter de nouvelles : une nonne, une hache et deux besants, rappelant son forfait. Par vengeance il tua son cousin, et détruisit le monastère d’Indiciat (St Flour). Excommunié, il alla à Rome demander le pardon du Pape Sylvestre II (Gerbert d’Aurillac), en échange de sa terre donnée aux moines de Cluny (à l’origine de la création de St Flour). Au milieu du XIIème s., un événement miraculeux survient au château lors du transfert des reliques de Saint Mary (de St Mary le Cros à Mauriac) : une source apparut sur le rocher.

    12 idées de balades en Pays Gentiane

    La forteresse d'Apchon n'appartient pas, à proprement parler, à la série de château forts qui jalonnent la rive gauche et auvergnate de la vallée de la Dordogne : Trinières, Val, Madic, Charlus-Champagué, Arches, Montfort, Miremont, etc... Ces châteaux verrouillaient la frontière politique entre Auvergne et Limousin que matérialisent les gorges de la Dordogne, face à la série Limousine de Lagane, Pierrefite, Anglard, Dufort, etc...

    Le site faisait partie des forteresses en retrait par rapport à cette frontière. Néanmoins son rôle a été très important durant la guerre de cent ans. Le traité de Brétigny de 1356, tout en consacrant les défaites française, abandonnait le Limousin aux Anglois de Guyenne. C'est alors que, les forteresses frontières de la vallée de la Dordogne étant toutes tombées aux mains des troupes régulières anglaise ou de leurs féroces alliés, les routiers (Aymerigot Marchès et Bernard de Guerland), l'ennemi va se livrer à une mise à sac méthodique et répétée de tout le Pays. Apchon avec sa garnison plusieurs fois assiégée, a vaillamment résisté, en gênant considérablement les manoeuvres des pillard et rançonneurs. C'est de ces châteaux, resté entre les mains françaises, que partirent les premières contre attaques efficaces qui appuyées peu à peu par des renforts, ont rejeté l'adversaire au delà de la province, puis du royaume.

    C'est pourquoi la forteresse que l'on découvre, perchée, sur son neck basaltique, a été reconstruite de 1408 à 1422. Dominant le village blotti à ses pieds et les gorges de la petite Rhue de Cheylade, la dentelle des murailles, construites en prismes basaltiques essentiellement, reste encore impressionnante et laisse imaginer la puissance de ce site fortifié : Château gothique à 5 tours rondes et 2 tours demi engagées dans le corps du logis.

    Le château est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

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    A voir à proximité : l'église romane Saint-Blaise, typique du pays, et ses retables

     

     La chapelle de la Font-Sainte, Saint-Hippolyte 

     

    Ancien lieu de culte celtique dédié à l’eau, le site fut christianisé par le clergé au VIe s. Un oratoire modeste fut alors bâti à la source, et une vierge (rapportée d’Orient au XIIe s. par les seigneurs d’Apchon partis en croisade) y fut placée. Le site a été maintes fois détruit, notamment au XIVe s. par les Anglais et au XVIe s. durant les guerres de religion. En 1743, suite à l’apparition de la Vierge à une paysanne, Marie Galvain, une niche et un oratoire furent rebâtis. La chapelle actuelle date du XIXe siècle. La Font Sainte est historiquement le principal lieu de pèlerinage cantalien et demeure aujourd'hui le plus célèbre dans le département.


    Le sanctuaire de la Font-Sainte est ouvert du 15 juin au 15 septembre, période où se succèdent les cérémonies religieuses (voir rubrique Agenda, Saint-Hippolyte).

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    A voir également sur le site : croix celtique, source de la Font Sainte, panorama du suc de Rochemonteix sur la vallée de la Petite Rhue

    A voir à proximité : l'église de Saint-Hippolyte, la croix de Ribeyrolles

     

     Des vestiges de burons au Claux 
     

    Photo petit-patrimoine.com
     

    Ce sentier vous emmènera à la découverte de plusieurs burons en ruine, sur les hauteurs du Claux. Les salers à robe acajou veilleront sur vous...

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    A faire également au Claux : baptèmes et stages de parapente !


     Les vestiges du village déserté de Cotteughes, Trizac  

    Situé à la lisière des estives et du bois du Marilhou, réputé pour la richesse de sa flore, Cotteughes est un site très ancien ( Xè s.) composé de cases carrées ou arrondies formant un village entouré de son mur d’enceinte. Evidemment, seuls les soubassements en pierre sèches sont encore visibles. Habité jusqu’à l’épidémie de peste de 1346, le village s’étend sur 4 ha et comprend plus de 30 habitations ou « cases » construites en pierre sèches. Il fut classé Monument Historique en 1924. Accès : Depuis Trizac, empruntez la D30 en direction du Col d’Aulac., prenez à droite après le pont.

    Tout un ensemble de légendes évoquent les mystères et les trésors de Cotteughes. Ainsi Henri Durif dans son Guide Historique, Archéologique, Statistique et Pittoresque du voyageur dans le Département du Cantal (Aurillac 1863) écrit :


    « L’archéologue ira chercher, au milieu des bois de Marlhiou, plusieurs entassements de terrain, sous lesquels gît le cadavre d’une cité gauloise nommée Cotteughes. Ce sol, remué chaque jour par la superstition populaire, répand une enivrante odeur de mystère et d’effroi. Les paysans affirment que d’invisibles trésors ont été laissés ici, à la garde des couleuvres. Ils racontent notamment qu’un Jeudi Saint, une pauvre femme, appelée Cattine Leybros, vit deux serpents sortir de ces décombres, portant chacun un anneau d’or au cou: c’était évidemment deux génies. La vieille, les ayant laissé s’éloigner, fouilla juste au point où elle les avaient aperçus d’abord, et découvrit un grand vase rempli de pièces d’argent. Cattine, obéissant à quelque inspiration religieuse, porta toute tremblante ce vase à l’église, et le posa sur l’autel; le lendemain. on retrouva le trésor intact, mais les couleuvres, qui avaient voulu aller le reprendre pendant la nuit, furent rencontrées mortes près du bénitier. »

    (**) Documents élaborés par la DRAC et transmis par Felix Verdier, ancien Maire de Trizac

    Cotteughes : un village perdu, un village à retrouver

    Plusieurs Communes sur le site : le site de Cotteughes fait partie de la commune de Saint-Vincent, mais a pour propriétaire la commune de Trizac. Résultat: personne ne s'en occupe vraiment, bien qu'il soit classé monument historique depuis 1924.

    Une origine perdue dans la nuit des temps. Son nom, lui-même, porte à contestation. Cotteughes : certains ont voulu y voir un nom celtique, qui viendrait de "cot', c'est-à-dire pierre pour les gaulois, et "ialos" qui signifie clairière. Mais l'écriture de Colteja sur les documents anciens pourrait donner d'autres hypothèses. Quant à l'orthographe du lieu, il semble plus logique de s'en tenir à l'écriture enregistrée sur les cartes géographiques (repérage simple).

    Il a été prouvé qu'au moyen âge la vallée du Marilhou, aujourd'hui couverte de bois, était habitée et cultivée. La datation par la méthode du carbone 14, effectuée en 1990, sur les restes provenant de l'incendie de la case n"17 prouvent que la couverture a été construite entre l'extrême fin du X' siècle et la première partie du XIIe siècle. Les charbons de bois trouvés peuvent permettre de dater l'arbre ayant constitué la poutre. Cela ne prouve pas qu'il n'y ait jamais eu de charpentes plus anciennes... Certains font toutefois remarquer l'absence de toute église ou même de simple oratoire, et pencheraient plutôt pour une création gauloise. Le débat reste ouvert. Ce qui est sûr, c'est que ce type de construction a la structure de l'habitation de l'an mil telle qu'on la retrouve ailleurs, et que ce genre avait peu évolué depuis les Gaulois.

    Le résultat : Cotteughes est bien un endroit symbolique : il permet à chaque individu de passage de toucher du doigt comment l'Auvergne a pu évoluer. Il a donc un intérêt culturel qui dépasse les deux communes de Trizac et de Saint-Vincent, qui devraient s'impliquer plus sur le site. Il s'agit de développer un autre tourisme, local, Culturel, humaniste et citoyen (le rapport de l'être humain avec ses façons de vivre, de cultiver la terre ou de pratiquer le pastoralisme, d'habiter ou de migrer, et cela depuis l'an mil, ce n'est pas rien). Et c'est là son plus beau trésor.

    Jean-Francois MAURY

    Comment accéder aux cases de Cotteughes ? Depuis Collandres ou Trizac, prendre la direction du Col d'Aulac. Le parking se situe à 1km avant le col d'Aulac, sur la droite.

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     Le chemin des Quiroux, Cheylade 

    Le chemin offre une succession de cairns élevés (181 au total !), les quiroux , qui permettaient au voyageur de traverser le plateau de Cheylade à Dienne et de s’y repérer par mauvais temps. Cela n’empêcha pas certains de s’y égarer au milieu de la tourmente et d’y laisser la vie (lieu-dit «la croix du gendarme ») et aujourd’hui encore, mieux vaut ne pas s’y aventurer par temps de brouillard. Aujourd'hui, les Quiroux (petits monticules de pierres) ont été redressés dans le cadre de l'aménagement du chemin des quiroux reliant Cheylade à Dienne, sur le plateau du Limon.

    Le chemin des quiroux se situe sur ce qu’on appelait autrefois la « route du sel » : en effet, les mulets transportaient les sacs de sel de l’Atlantique jusqu’à la vallée de l’Alagnon.

     

    Ce chemin était dangereux, surtout par temps de brouillard ou d’écir, cette tempête de neige qui coûta la vie à de nombreuses personnes. C’était la seule voie de cette importance qui, à 1400 m d’altitude, reliait Valrhue (Cheylade) à Dienne. Elle continuait vers Murat et permettait de pénétrer dans le nord du massif du Cantal. Sans les quiroux (chirots en langue auvergnate et dialecte local, cayroux ou cayrons en langue celtique, appelés montjoies dans d’autres régions de France), il aurait été facile de s’y perdre. 

     

    Tout au long du chemin des quiroux, il existe pas moins de 183 pyramides de pierres en basalte, dressées tous les 20 mètres environ, parfois jusqu’à une hauteur de 2 mètres. Celles-ci sont consolidées à la base par des roches pris sur place. En les suivant, on évite ainsi les « sagnes » (zones de tourbières humides) et autres pièges du plateau du Limon. Cela évite de se perdre.

     

    Il faudra attendre la fin du XIXè siècle pour que les élus décident de relier Cheylade au reste du département par des voies meilleures.

     

    Ces quiroux forment-ils un simple balisage de chemin ? Ont-il une origine plus ancienne ? Une signification religieuse ? Qui les a construit ? Quand ? Pourquoi ? Les historiens se posent les mêmes questions…

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     L'église Saint-Léger de Cheylade 

     

    Eglise de Cheylade [1]  
    Église romane construite au XIIe siècle, remaniée au XVe siècle et XVIIe siècle. Elle est construite en rhyolite (pierre volcanique du pays) et recouverte de lauzes de phonolite (une lave volcanique qui émet un son presque cristalin quand on la frappe : "la pierre qui chante"). Le chœur et l'abside sont les parties les plus anciennes, le choeur s'ouvre par un arc triomphal qui s'appuie sur des colonnes sumontées de chapiteaux à feuilles d'acanthe. La statue de saint Léger date du XVe siècle. On peut aussi admirer devant l'autel une croix de granit datant du Moyen-Age et au fond un bénitier et des fonts baptismaux du XVe siècle.

    C'est le plafond qui est surtout remarquable, il date de la fin du XVIe siècle et est composé de 1386 caissons de bois polychromes, représentant des fleurs, des animaux, des personnages, des formes cabalistiques de facture naïve. On y trouve des animaux (le chien,symbole de fidélité et de loyauté ; l'âne et le cheval,indispensables à la vie de tous les jours ; des poules et un renard, le renard représentant le démon ; la colombe, symbole de paix ; l'aigle...), des animaux fantastiques (la méduse gorgonne, qui représente les dangers de l'inconnu ; le basilic né d'un œuf de coq couvé par un dragon), des fleurs et fruits (rosacées, œillets, tulipes, tournesols, campanules, fruits de la vigne...), des cœurs, anges, cloches, fleurs de lys, ou encore des écussons d'armoiries. 

    Voir aussi le Circuit des églises romanes du Pays Gentiane

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     Le Puy-Mary - Volcan du Cantal (Grand Site de France)  

    12 idées de balades en Pays Gentiane

    Photo : Office de tourisme du Pays Gentiane

    Le Puy Mary, vestige du plus grand volcan d'Europe, culmine à 1 783 m. Classé Grand Site de France (décembre 2012), il est gravi chaque année par près de 500 000 visiteurs, ce qui en fait le site le plus visité d'Auvergne. On peut y accéder par le nord, via le Pas-de-Peyrol (col routier) ou par l'est (col d'Eylac). En voiture, depuis Riom-ès-Montagnes, prendre Cheylade, puis Le Claux et le col de Serre. Attention, le dénivelé est important : prévoir de bonnes chaussures et monter à votre rythme !

    Du sommet du Puy Mary, un panorama exceptionnel sur l'ensemble du volcan cantalien : la Brèche de Roland, le Puy Griou, les vallées de l'Impradine, de la Santoire, de la Petite Rhue, du Mars, de la Jordanne, et plus loin le Plomb du Cantal, point culminant du département (1 855 m). Au Pas-de-Peyrol, la Maison de Site (expo/scénographie/boutique) vous accueille de fin-mai à fin-octobre (9 h / 18 h) : la formation du volcan, ses transformations, son aspect actuel n'auront plus de secrets pour vous.

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     Cascades, de Riom-ès-Montagnes à Collandres
    en passant par Cheylade 

    Le passé volcanique de la région a modelé de très belles vallées et la présence de l'eau en Pays Gentiane est un élement clé. A Cheylade, près du lac des Cascades, deux chutes d'eau sont remarquables : la cascade du Sartre (32 m de hauteur, dans un cadre étroit), et la cascade du Pont de la Roche (qui coule en "escalier"). Sur Collandres, la cascade du Pont d'Aptier est également bien proportionnée. Enfin, la plus retirée, mais peut-être également la plus pittoresque (cadre très étroit, cirque basaltique) est la cascade de la Ribeyrette, sur Riom-ès-Montagnes. On peut y accéder depuis le chemin de Freytet.

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     Le chemin des pierres de Menet 

    L'association Pierres de Menet organise chaque année un Symposium de sculpture, qui est à l'origine de ce sentier pédestre très accessible, au départ du bourg. Menet est en effet célèbre pour sa pierre, que l'on retrouve dans tout le patrimoine bati de la commune (batisses, église Saint-Pierre, croix, fours à pain, lavoirs, fontaine...).

    Départ du sentier depuis l'entrée de Menet (côté Riom, Le Bredou, une sculpture indique l'entrée du chemin). >> En savoir plus 

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    A voir à proximité : le bourg de Menet et son lac, le Puy de Ménoyre

     

     La Route des Fromages AOP d'Auvergne 

    Au gré des quelques 40 étapes de la Route des Fromages (producteurs fermiers, fromageries-laiteries, affineurs), vous découvrirez toute la diversité des terroirs, des saveurs et des savoir-faire des 5 fromages AOP (appelation d'origine protégée) d’Auvergne : Bleu d’Auvergne (dont le syndicat est basé à Riom-ès-Montagnes), Cantal, Fourme d’Ambert, Saint-Nectaire, Salers.

    Suivez les panneaux indicateurs « Route des Fromages » et profitez-en pour découvrir les sites naturels, le patrimoine, les villages et la gastronomie Auvergnate associés à chacune des étapes...

    La route est un parcours libre, sans point de départ ou d’arrivée. Vous faites votre programme à la carte. Cependant, tous les producteurs de fromage ne sont pas adhérents à ce réseau, et n'hésitez pas à sortir des chemins battus !

    >> Télécharger la carte de la Route des fromages

    >> En savoir plus

     


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