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Un pays de poètes
A mon pays, Léon BOYER
O mon Pays sauvage et doux, voici mes vers…
Tu les reconnaîtras comme tes fils, peut-être ;
Tes bruyères, tes puys, tes rocs les ont vu naître,
Et vois : ils sentent bon tes âcres genêts verts.
Ils sont frustes, rugueux comme tes houx amers,
Tes brandes où l’on voit la rocaille apparaître,
Heurtés des tintements des troupeaux qui vont paître
Et battus du grand vent bleu de tes cieux ouverts…
J’ai voulu qu’ils fussent gonflés de toi, ma glèbe !
Que survécût en eux le geste de la plèbe
Et qu’une âme vibrât du basalte moussu.
Mais j’ai peur, oh ! j’ai peur que ne soient vains mes rêves…
Et pardonne, Pays trop cher, si je n’ai su,
Fils indigne, chanter tes granits et tes sèves !
Falgère, Léon BOYER
On m'écrit là-bas de chez nous !
Le coucou chante en bois d'Algère...
Et je revois nos coûteaux roux
Et mon village de Falgère
Le four de Bagilet, Léon BOYER
Il se dresse au bout du village,
Humble, moussu, tout décrépit,
L’antique four croulant sous l’âge,
Que les ancêtres ont bâti.
Il a cuit le pain noir et maigre
De nos lointains pères défunts,
Il cuit encore notre pain aigre
Qui fleure bon les seigles bruns.
On voit bien qu’il est d’un autre âge
Avec son air vieillot et las,
Ses murs noircis qu’un long usage
A craquelés du haut en bas,
Que son toit lourd de granit penche,
Que ses voûtes n’en peuvent plus,
Et qu’il mourra, quelque dimanche,
Ainsi qu’un pauvre vieux perclus…
Il sert, pourtant, vaille que vaille,
Et bien qu’il soit tout égueulé
Et que sa porte geigne et bâille,
Les nôtres y cuisent leur blé.
Certains jours, il crépite et fume ;
Par ses brèches, la flamme rit,
Et les branches qu’on y consume
Font tout rose le dur granit.
Puis s’en viennent, la main aux hanches,
Corbeille haute sur le front,
Les femmes, en des toiles blanches
Portant le pain qui sera blond.
Et, longuement, la porte close,
Le chaud basalte radieux
Gonfle l’âme du seigle enclose
Et dore le pain lumineux.
Et tandis que, haute et sereine,
La fumée, en le pur matin,
Se mêle aux souffles de la plaine
Et monte aux frais pâquis de thym,
Hors de sa pierre qui s’effrite,
Par tout le village embaumé,
Le vieux four où le pain palpite
Disperse son parfum sacré.Gentiane,
L’aurore rosit les monts arrondis
Du brouillard émerge la gentiane.
Longue tige à feuilles élargies
Fleur jaune imprégnée de soleil
Racines enfouies profondément
Tu éclaires la montagne
Ponctuant l’espace d’exclamations.
Image de l’homme d’ici
Fier, taciturne et robuste
Réservé et pourtant accueillant.
Paraissant tout d’abord amère
Tu te prolonges en saveurs
Au pays où tout est harmonie
Symphonie et couleurs.
Triomphant symbole jaune
Tu enivres nos sens
Sonnailles tintinnabulantes
Caresses de vents purifiés
Arômes de baies sauvages
Saisonnalité aux touchers contrastés
Richesses de tables opulentes
La gentiane est ici chez elle
Potion magique de plaisirs instantanés.
Chronique d'André-François COULON (>>voir son site Internet)
L'éloge de la cabrette, Camille Gandilhon Gens d'Armes
O source vive de musique
Où s'abreuve le rythme antique
Auquel la bourrée obéit !
O fille des Muses, musette,
Laisse-moi te chanter, cabrette,
Cornemuse de mon pays !
"Il y a des pays où toutes les saisons sont filles du soleil. Il y a des pays où la terre tendre et brune est gourmande de blé et d'orge. D'autres pays où la mer, la rebelle, fait la pluie et le beau temps. Des pays encore où les montagnes sont si hautes qu'elles mangent le soleil.
Dans mon pays, les montagnes portent le ciel, elles sont comme de formidables vagues soudainement endormies, on dirait qu'elles ont mis tant de puissance à naître qu'il n'y aura pas assez de mille et mille siècles pour les reposer du fantastique effort des origines.
[...]
C'est pourquoi mon pays est plein de mystères et de légendes murmurées, de sorcelleries stupéfiantes et de fantômes moqueurs. Depuis si longtemps ici le diable, les fées et les loups vont et viennent dans la compagnie des vents et se rient des hommes au bord glacé des lacs...""Verte et jaune,
robuste t lulmineuse,
une fleur puis une autre,
c'est le signal infaillible !
Voyageur, tu peux ralentir ta course effrénée...
Regarde autur de toi,
laisse tes yeux avertis,
ton âme sensible s'imprégner de ce paysage rude et subtil.
Tu entendrais la voix de notre terroir"
la Gentiane d'Or, Jean Pierre Siméon.Poète et dramaturge français né en 1950 à Paris, Jean-Pierre Siméon a également été enseignant à l'IUFM d'Auvergne... et à Riom-ès-Montagnes.
Air des arracheurs, paroles d'Emile Refouvelet et musique de Jean Amoureux. L'inventeur de l'Avèze, alors appelée "Auvergne Gentiane", vante sa boisson à travers une chanson publicitaire.
Au frais lever du jour, là-haut sur la montagne,
Quand le soleil paraît, rougissant la campagne,
Des hommes vigoureux, aux bras musclés et forts,
Vont arracher au sol, la gentiane aux fleurs d'or.
Dans ce sublime effort de l'arracheur tenace,
Qui mène chaque jour, un travail âpre et dur,
Aimons ces ouvriers, ils sont de notre race,
Et leur mérite est grand, dans ce labeur obscur.
Refrain
Chantons, chantons, les gars de la montagne !
Chantons, chantons, une AUVERGNE, c'est bon.
Chantons, chantons, c'est la voix des campagnes,
Chantons, chantons, une AUVERGNE, buvons !
tiré de l'ouvrage la gentiane, l'aventure de la fée jaune (C. Jollès / J.-L Clade), aux éditions Cabedita.
Emile Refouvelet était originaire de Valette.
La Valse des Gentianes, paroles de Jean-Marie GASTON dit Jean LILA et musique de Louis RISPAL.
Quand un bruit de sonnailles
Vient égayer nos puys,
Et qu'autour de Mondailles
Les prés sont reverdis;
Là-haut sur la montagne,
Au flanc du Puy Mary,
Là-haut sur la montagne,
La gentiane fleurit.
Superbe et souveraine,
Au milieu d'autres fleurs,
Regardez cette reine
Etaler ses couleurs.
Ô fleur rustique et belle,
Parure de nos monts !
D'un coeur tendre et fidèle
Toujours nous t'aimerons.
Lorsque le jour décline
A l'entour des burons;
Le soleil t'illumine
De ses derniers rayons.
Alors nous pouvons dire,
Ô fleur que nous aimons !
Que ton dernier sourire
Resplendit sur les monts.
Le Lac-au-Bois-Dormant, Arsène Vermenouze
Il m’est resté de Riom un souvenir charmant
Celui d’un lac mélancolique et solitaire
Qu’un bois sombre et plein de mystère
Semble garder jalousement
Nous l’avons appelé le Lac-au-Bois-Dormant.
(Lac de Roussillou)
Le château d'Apchon, Arsène Vermenouze
Il dresse encore ses tours et ses murs crevassés,
Et chaque brèche semble une bouche meurtrie,
Qui s'ouvre en grand et crie
Les promesses du passé
Cette ruine informe où niche une chouette,
Couvre de ses débris un rocher colossal
Et profile de loin la fierte silhouette
D'un lion sur un piédestal
Urlande, Jean Fred
Couché sur l’herbe verte
Aux confins des mondes
Renonçant aux pures pertes
Avant que la pluie arrive par trombes
Le ciel qui s’obscurcit, qui s’ombrage
Laissant entrevoir encore la lumière
Qui glisse entre ses nuages
Mes yeux scrutent au-delà des clairières
Forte et de fière allure
Tu t’élèves vers le haut
De la terre, tu fus gerçure
Aujourd’hui on se perd sur ton dos
Urlande, tu es un cri si vaillant
Roche saillie des entrailles
Tu es née de la colère d’un volcan
Tu règnes sur toutes ses failles
Ton élévation nous fait petits
Adultes aux cœurs enfantins
Devant toi, que sommes nous en cette vie
Rien ni personne, juste à serrer les poings
Serais tu protectrice comme aux temps antiques
Où l’on vénérait le surnaturel d’une roche
Où l’on sacrifiait l’âme pour un dieu épique
Sans se soucier de la douleur en poche
Aujourd’hui, je te regarde trôner
Tu es magnifique de prestance
Mais je te gravirais sans me tromper
Humblement et sans aisance
Protège ce petit coin que j’ai tant aimé
Qui ne demande qu’à vivre libre
Annonce les malheurs et prévient les
Si on venait à vouloir y mourir
Urlande, montre ta force, défait nos liens
Et montre le chemin de la sagesse
Urlande, fille du volcan Cantalien
Nous nous ralierons à toi sans faiblesse
Bagilet, Mme Journiac
Chaque jour à l'aube naissante
Nous allions sur le vaste plateau
Retourner la terre fumante
L'alouette planait là-hautAu pas lent de nos belles salers
S'étalaient les nombreux sillons
Où demain lèvera la gerbe
Porteuse de riches moissons.Le travail était dur mais nous étions heureux
Surtout quand le soleil brillait dans le ciel bleu.Alors, la joie au coeur nous unissions nos voix
Et entonnions ensemble les refrains d'autrefois
Ô Bagilet,
Doux berceau de mes jeunes annéesPrès de toi cher papa la vie s'en est allée
Et les années s'égrainent
Mais n'oublierai jamais
Tous les précieux conseils que tu m'avais donnésEn dressant l'arbrisseau tu me disais souvent
Travaille, sois honnête et respecte
Tu pourras ainsi, toute une vie durant
Aller la tête haute et le front triomphant.Le Pont de la Mort (Menet), Etienne MARCENNEPassant qui veut braver l'appel de la Clidelle
A l'heure où, dans le bois, le hibou crie et sort,
Si tu t'en vas tout seul, où le destin t'appelle,
Serre bien ton bâton, sur le pont de la Mort !
Posso, quê bouo l'opel de lo Cidèlo,O l'ouro ound dins les bouos lou cohon crido é sort,S'és tu t'en bas tout soul, ound lou distin l'opéto,Séro plo toun bostou sur lou pouon dé lé Mouort
d'après le site web de la Mairie de Menet, menet.fr
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